L’Asie-Pacifique pionnière en matière d’adoption et d’innovation ESG dans le secteur des centres de données

Avec l’utilisation exponentielle du big data et l’adoption croissante de la numérisation, du cloud, de l’IA et de la 5G dans tous les aspects de notre vie quotidienne – personnelle, professionnelle et sociale, les centres de données sont l’épine dorsale de nos existences. A l’ère post-pandémie, leur rôle est plus important que jamais, la demande concernant leurs services continuant d'augmenter à un rythme effréné à travers le monde.

Dans le secteur immobilier, qui contribue pour près de 40 % aux émissions mondiales de gaz à effet de serre (GES), les centres de données comptent parmi les bâtiments les plus énergivores. Représentant entre 2,5 % et 3,7 % de l'ensemble des émissions de GES, ces infrastructures ont même dépassé les industries de l'aviation et du transport maritime. La région Asie-Pacifique, qui regroupe les quatre pays comptant le plus grand nombre de centres de données au monde (Chine, Australie, Japon et Inde), est la région où sont basées les structures les plus carbonées.

Face à ce constat et conformément aux Objectifs de développement durable des Nations Unies et à l’Accord de Paris, certains grands acteurs du secteur au sein de la région Asie-Pacifique ont commencé à adopter des pratiques plus durables et à intégrer progressivement une approche bas carbone dans leurs opérations, comme l’illustrent les financements emblématiques suivants. Cette évolution est également essentielle pour la transition vers la neutralité carbone des organisations qui dépendent fortement des services de centres de données, afin qu’elles puissent réduire leurs émissions indirectes de Scope 3.

Les prêts verts sont un instrument de dette permettant aux emprunteurs d’utiliser les fonds pour financer des projets qui contribuent de manière substantielle à la réalisation d’objectifs environnementaux, par exemple en améliorant la consommation d'énergie et l'efficacité du refroidissement, en adoptant des sources d'énergie renouvelables et en utilisant des matériaux de construction durables. 

En 2022, Crédit Agricole CIB a soutenu le tout premier prêt vert pour un centre de données au Japon, destiné à financer le projet TOK2 à Tokyo développé par AirTrunk, spécialiste des centres de données à grande échelle de la région. L’opération a été la première à reposer sur des critères d’éligibilité basés sur l’efficacité énergétique (PUE) et la consommation d’eau, deux indicateurs essentiels pour évaluer la durabilité des centres de données. En 2023, nous sommes également intervenus en tant que coordinateur pour le tout premier prêt vert pour un centre de données en Corée. D’un montant de 440 milliards de wons sud-coréens (335 millions de dollars US), il a permis de financer la première phase du campus SEL2 de 100 MW construit à Séoul par Digital Edge (Singapore) Holdings Pte. Ltd., en partenariat avec le principal promoteur local SK Ecoplant. Ce projet, qui est la plus grande installation commerciale partagée du pays, sera l'un des centres de données les plus économes en énergie du marché coréen.

Outre les prêts verts, les acteurs du secteur ont également intégré des engagements durables dans leur stratégie d’entreprise afin d’améliorer leur profil ESG par le biais de prêts liés au développement durable (SLL), qui incitent les emprunteurs à réaliser leurs objectifs grâce à un mécanisme d’ajustement des prix* lié à leurs performances ESG. Ce type d’instrument financier peut aider les entreprises ne disposant pas de projets ou d’investissements verts spécifiques à réaliser de réels progrès en faveur du développement durable.

Contribuant à renforcer la position de leader d'AirTrunk dans le domaine du financement durable des centres de données, Crédit Agricole CIB a accompagné la conversion de son prêt de 2,1 milliards de dollars australiens en SLL, puis son refinancement pour 4,6 milliards de dollars australiens en août 2023, établissant ainsi à deux reprises le record mondial du plus important SLL de l'histoire des centres de données. Ce prêt est devenu une référence en étant le premier SLL à intégrer les trois indicateurs de performance en matière de carbone, d'énergie et de consommation d'eau, afin d'atteindre le plus haut niveau de transparence environnementale et de responsabilité pour un opérateur de centre de données. Il s'agit également du premier SLL d'un opérateur de centre de données à intégrer un KPI relatif à l'égalité salariale hommes-femmes, et à utiliser des incitations à la marge pour financer des programmes à impact social. L’approche continue et innovante d’AirTrunk en matière de financement durable le distingue de ses pairs, tout en servant d’exemple à ceux qui ont pour ambition de lui emboîter le pas. 

Un autre exemple de transition est celui d'ESR, le plus grand gestionnaire d’actifs immobiliers de la région Asie-Pacifique et le troisième plus grand gestionnaire d’investissements immobiliers coté au monde, dont la stratégie intègre des critères ESG dans tous ses aspects - gestion financière, opérations, développement, avec un total de sept SLL déjà signés pour environ 4 milliards de dollars US. Nous avons récemment soutenu l'un de ces prêts, le premier SLL pour un centre de données existant à Hong Kong. D'une valeur de 1,6 milliard de dollars hongkongais, il est destiné à financer la conversion d'un bâtiment situé dans l'un des principaux pôles de centres de données de la ville en une structure moderne et plus durable, avec le soutien de CLP Power, un important fournisseur local de services publics. 

La numérisation de l’économie devant aller de pair avec sa décarbonation, Crédit Agricole CIB, dont la mission consiste notamment à financer la nouvelle économie dans les domaines de la technologie, des médias et des télécoms, s’est engagé à accompagner le secteur des centres de données vers une économie bas carbone en incitant sans relâche ses acteurs, notamment dans la région Asie-Pacifique, à progresser dans cette voie.

Dans le cadre de sa stratégie climat et de sa feuille de route vers la neutralité carbone d’ici à 2050, le groupe Crédit Agricole s’est fixé des objectifs pour 2030 dans 10 secteurs représentant plus de 75 % des émissions mondiales de GES. Ceux-ci incluent une réduction de 40 % des émissions de CO2 de son portefeuille de financement de l’immobilier commercial de 24,6 milliards d’euros. En ligne avec cette ambition, nous proposons à nos clients une offre de services et conseils complète et des solutions innovantes pour les aider à se préparer à l'avenir, alors que le secteur continue d'adopter une démarche plus durable. En tant que partenaire de transition, notre soutien et notre valeur ajoutée revêtent diverses formes : conseiller/coordinateur en prêts verts, conseiller en développement durable, agent de structuration des instruments de dette, ou encore aide à la formulation des cadres d’investissements durables des clients. Nous nous efforçons également de saisir les occasions de fixer des critères plus élevés en matière de pratiques durables pour le secteur.

Bien que les centres de données aient encore un long chemin à parcourir pour atteindre la neutralité carbone, de nombreuses organisations sont déjà sur la bonne voie. Ces avancées significatives réalisées dans la région Asie-Pacifique ont propulsé avec succès la transition énergétique en haut de l’agenda et devraient susciter des actions plus nombreuses et plus ambitieuses, en vue de créer un impact sur l'ensemble du secteur qui finira par pousser tous ses acteurs, notamment en Europe et en Amérique, à rejoindre le mouvement.

*Ou d'autres formes d’ajustement des caractéristiques financières de l’instrument

**Objectif 2030 Net Zero Banking Alliance de Crédit Agricole S.A. dans l'Immobilier commercial : -40% de CO2e émis par mètre carré et par an par les bâtiments des entreprises clientes et des professionnels de l'immobilier, de 46 kgCO2e/m2 à 28 kgCO2e/m2.

Source : Agence internationale de l’énergie, Climatiq Analysis, The Shift Project, OurWorldinDat